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clusion. Nous n’y avons remarqué qu’un chapitre sur la souveraineté populaire ; l’écrivain aborde enfin le principe de la politique, mais sa logique exercée se montre impuissante à combattre le dogme fondamental conquis par nos révolutions.

Ce qui reste, après cela, est une série d’articles, dont quelques-uns ont été envoyés aux journaux légitimistes, et qui tous sont trop empreints du cachet d’une personnalité aveugle et égoïste pour solliciter une réfutation. Et pour finir par une observation qui rentre mieux dans la spécialité de nos études, nous signalerons les paragraphes de M. de Peyronnet sur les actes, comme la révélation parfaite de toute sa personne. La stérilité de sa politique et les limites de son esprit s’y laissent facilement deviner.

Au cinquième siècle de l’ère chrétienne, le philosophe Boëce, après avoir essayé de reconquérir le monde à la métaphysique d’Aristote, expiait dans son cachot le tort de son antiquité. Le livre qu’il écrivit dans les fers est resté, parce qu’il porte un sentiment très élevé de contemplation. Boëce était vraiment assez grand pour être insensible à ses souffrances avant qu’il songeât à leur administrer les consolations de la philosophie. Boëce vivait entre deux grands mondes, digne de tous les deux.

M. de Peyronnet est tombé d’une petite position dans une infortune qu’il n’a pas su convenablement apprécier. Son livre n’a ni grande passion, ni grande idée. Ce n’est presque pas un regret, ce n’est pas du tout une conversion, c’est une plainte dans une bouche qui se fait appeler stoïque. Nous eussions mieux aimé trouver dans les Pensées une protestation vive et hautaine contre les innovations du temps ; mais encore une fois le parti légitimiste a perdu ses fortes émotions. De Maistre a enterré avec lui son éloquence.


Si vous voulez vous reposer de ces vieilles choses, cherchez dans les livres de la jeunesse une émotion plus sérieuse. Les jeunes gens travaillent hâtivement ; mais ils ont au moins à dépenser de la chaleur et de l’intelligence.

Paris moderne[1] et Paris révolutionnaire[2] ont ouvert leurs pages à la foule des écrivains. Le premier de ces deux livres s’est proposé de reproduire la physionomie visible de Paris ; le second, les tendances de sa spiritualité. Le but de celui-là, moins ardent, est plus facile à attein-

  1. Paris moderne, nouveau tableau de Paris au xixe siècle, 4 vol. in-8o ; chez Mme Charles Béchet.
  2. Paris révolutionnaire, 4 vol. in-8o ; chez Guillaumin, rue Neuve-Vivienne.