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L’ARÉTIN,

SA VIE ET SES ŒUVRES.



Genius illius temporis litterarius, velut incantatione quâdam, a mortius revocetur.
BACON : de augm. scient. l. ii, c. 4.


Éveillez, comme par une incantation magique, le génie littéraire de ce temps[1].

Première Partie.


Arétin ! — L’infamie de ce nom m’arrêtait. — J’hésitais à tracer des lettres obscènes, symboles d’impureté : mais cet impur, fils d’un siècle impur, soulève un coin de l’histoire des hommes.

C’est la civilisation dépravée de l’Italie, et le premier excès de la presse vénale. C’est la plume devenue marchandise, et l’éloge et le blâme achetés lâchement par les rois, vendus lâchement par un misérable, à travers l’Europe, sa tributaire. C’est Venise

  1. Cette phrase, d’un sens profond, seul mot d’ordre qui convienne à tous les travaux actuels sur l’histoire littéraire, ne se trouve que dans le texte latin original. Elle a été supprimée dans la traduction anglaise par Hobbes, et dans toutes les autres traductions française, allemande ou italienne.