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ON NE BADINE PAS AVEC L’AMOUR.

MAÎTRE BLAZIUS.

Il me semble que voilà le curé.

MAÎTRE BRIDAINE.

C’est le gouverneur en personne.

MAÎTRE BLAZIUS.

Oh ! oh ! monsieur le curé, que faites-vous là ?

MAÎTRE BRIDAINE.

Moi ! je vais dîner. N’y venez-vous pas ?

MAÎTRE BLAZIUS.

Pas aujourd’hui. Hélas ! maître Bridaine, intercédez pour moi ; le baron m’a chassé. J’ai accusé faussement Mlle Camille d’avoir une correspondance secrète, et cependant Dieu m’est témoin que j’ai vu, ou que j’ai cru voir dame Pluche dans la luzerne. Je suis perdu, monsieur le curé.

MAÎTRE BRIDAINE.

Que m’apprenez-vous là ?

MAÎTRE BLAZIUS.

Hélas ! hélas ! la vérité ! Je suis en disgrâce complète pour avoir volé une bouteille.

MAÎTRE BRIDAINE.

Que parlez-vous, messire, de bouteilles volées à propos d’une luzerne et d’une correspondance ?

MAÎTRE BLAZIUS.

Je vous supplie de plaider ma cause. Je suis honnête, seigneur Bridaine. Ô digne seigneur Bridaine, je suis votre serviteur.

MAÎTRE BRIDAINE, à part.

Ô fortune ! est-ce un rêve ? Je serai donc assis sur toi, ô chaise bienheureuse !

MAÎTRE BLAZIUS.

Je vous serai reconnaissant d’écouter mon histoire, et de vouloir bien m’excuser, brave seigneur, cher curé.

MAÎTRE BRIDAINE.

Cela m’est impossible, monsieur, il est midi sonné, et je m’en vais dîner. Si le baron se plaint de vous, c’est votre affaire. Je n’intercède point pour un ivrogne. (À part.) Vite, volons à la grille ; et toi, mon ventre, arrondis-toi.

(Il sort en courant.)
MAÎTRE BLAZIUS (seul.)

Misérable Pluche ! c’est toi qui paieras pour tous ; oui, c’est toi qui es la cause de ma ruine, femme éhontée, vile entremetteuse. C’est à toi que