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LETTRE


SUR L’ÉGYPTE.[1]

Mars 1831.


Les plus savans de nos voyageurs modernes ont trop négligé peut-être de nous parler de l’Égypte telle qu’elle est de nos jours ; lorsqu’on lit leurs relations, on serait tenté de croire que le pays n’a plus d’habitans. L’humanité n’attire leurs regards que lorsqu’il en est question sur des pierres ; et pour que l’homme les intéresse, il faut qu’il ait vécu il y a trois mille ans, et qu’il ne soit plus qu’une momie. Pour moi, je me sauve de cette préoccupation excessive par mon peu de savoir, et mon érudition, tant soit peu nouvelle, ne m’empêche pas de porter mon attention sur ce qui se passe maintenant dans les lieux où je suis. Mille générations écou-

  1. M. Michaud a bien voulu nous communiquer cette lettre inédite qui fera partie du cinquième volume de la Correspondance d’Orient.