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l’humanité est ainsi ? — De ces anecdotes, pas une qui ait le moindre degré de vraisemblance, et pas une qui ne soit attestée, contrôlée, paraphée par bons et solides témoins.

Voulez-vous que je traîne à la suite de ce livret sans conséquence, une armée d’annotations, ou que je cloue au pied de mes pages, un monde de citations ? Tant de pédantisme pour si peu ! Des poids de plomb dans une gaze ? Il ne tiendrait qu’à moi de vous dérouler les autorités sur lesquelles cet article repose, de montrer les colonnes, froissées et salies par mes doigts curieux, de l’Annual Register (soixante-dix volumes !), du Wonderful Magazine, de l’Omniana, du Retrospective Review, du Newgate Calendar (trente volumes), des vieux journaux, des Repositories of Knowledge, des Diaries et des Reminiscences, des anecdotes de Miss Seward, de Spence, de Cibber, d’Aikin, de Jonah Barrington, de Bubb Doddington, de Cumberland, et de cent autres. — Vous ouvrir des sources inconnues, entourées de vieux lichens ou couvertes de sable : à quoi bon et quel gré m’en sauriez-vous ?

Voici l’eau de la source. Bonne ou mauvaise, — buvez frais — et riez !

Dans ce postscriptum, — dont la seule place était ici — hors de sa place, — il me suffira d’affirmer que le fait peu important qui concerne le narrateur est vrai dans tous ses détails, et que ni les personnages que j’introduis, ni les noms des acteurs qui peuplent mes chapitres — baroques, fous, pathétiques, burlesques, hétéroclites, — de deux lignes, de trois pages, — ne s’écartent de la vérité pure et simple. Ces hommes ont vécu ; les uns, je les ai vus, et je l’atteste ; les autres vivent encore ; quelques-uns sont historiques comme Louis xv, comme Marlborough, comme Alberoni. J’invoque pour eux les dates, les attestations contemporaines, les témoignages des écrivains de leur temps. L’histoire sérieuse a-t-elle d’autres preuves et une plus haute certitude ? — Et que peut faire de mieux cette humble et mienne histoire, pauvre petite, bateleuse et grotesque, ramassant çà et là les miettes des folies humaines, si ce n’est d’imiter sa grave sœur, l’histoire des grandes folies, — l’histoire des empires… ?
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Je voudrais qu’on ajoutât foi à ces modestes récits, par exemple