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STATISTIQUE PARLEMENTAIRE.

prochain. Ne fallait-il pas vaincre les factions, faire une hécatombe, comme je l’ai dit, des carlistes sur le tombeau des républicains ? Plus tard on s’occupera des lois fondamentales. De l’ordre, de la patience, de la sagesse, et nous viendrons à bout de tout ; votons encore ce budget cette année, l’an prochain, et ainsi de suite.

Quatrième nuance. — Celle-ci, je la considère comme la plus ignoble et la plus misérable ; c’est celle qui, indépendante de parole, déclamant contre les ministres, brutalisant leurs actes, lançant la foudre aux coins des cheminées et dans les collèges électoraux, s’agenouille ensuite devant la volonté du moindre des conseils de la couronne. C’est un triste caractère que cette liberté salariée, cette double admiration d’un ministère qui paie et d’une popularité qui élit ; mauvaise conscience dans de mauvais hommes : il a fallu un temps de désenchantement et de décadence sociale, pour que ces cœurs-là aient trouvé une position politique et se soient groupés avec tous les honneurs d’une opinion.

Dans cette statistique du tiers-parti, je n’ai cité personne, parce que dans chacune des catégories que j’ai posées, les souvenirs parlementaires de tous peuvent grouper certains noms propres ; peut-il être nécessaire d’écrire la biographie de M. Dupin, de faire connaître les antécédens de M. Étienne, de célébrer enfin l’indépendance de M. Viennet, type qui domine tous les autres dans l’histoire poétique du tiers-parti, dans cet élancement de toutes les idées dévouées à la dynastie ? Il serait difficile d’apercevoir en quoi tous ces hommes diffèrent aujourd’hui des ministériels ; ils se sont posés nettement dans la vérification des pouvoirs, ils ont dit ce qu’ils voulaient et dans quelle ligne ils marcheraient. Qu’ils cessent donc une fois pour toutes de prendre cette dénomination de tiers-parti qui ne signifie plus rien, qui n’a aucune portée, aucun sens dans la langue politique, et doit être rayée désormais du dictionnaire de la chambre ; que M. Dupin devienne ministre, qu’il reste président, il est au pouvoir corps et âme ; qu’il s’épargne donc ces déclamations de journaux, ces confidences de colère et de mauvaise humeur ; il n’a pas fait de programme cette année, et il a bien fait ; il a évité un ridicule de plus.

§. iii. — Opposition Odilon Barrot.

Je personnifie toute l’opposition libérale, ou pour être plus exact, l’opposition de gauche dans M. Odilon Barrot ; ce n’est pas que M. Odilon Barrot exprime parfaitement toutes les nuances plus saillantes de ce côté de la chambre ; il y a bien des unités insubordonnées