Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 2.djvu/522

Cette page a été validée par deux contributeurs.
516
REVUE DES DEUX MONDES.

de la mienne ? Cet enclos n’est point une cathédrale qui garde ses piliers et ses chapelles pour des saints illustres comme vous. Nous bâtirons le piédestal à la place du grand saule pleureur, il est facile d’arracher cet arbre dont les rameaux deviennent si touffus, qu’ils empêchent le soleil d’arriver jusqu’à nous. N’est-ce pas, don Rafaël, que j’aurai la statue de ma fille à mes côtés ?

Le cardinal Rafaël.

Le conseil de famille en décidera lorsque le temps sera venu ; maintenant il s’agit de prier pour elle, car Dieu la juge.

Don Juan.

Pauvre Anna !

TOUS.

Dieu la juge, prions pour elle ! (Les statues s’agenouillent dans le fond.)

PRIÈRE.
EN CHŒUR.

Ô saints transfigurés, nos augustes patrons,
S’il vous reste sur terre encor quelque famille,
Dominique et Bernard, pour notre chère fille
Faites une prière et nous vous la rendrons.

Le Commandeur.

Elle s’appelle Anna, elle a dû toujours croire ;
Nous l’avons élevée en la foi du chrétien.
À présent elle est morte et nous voudrions bien
Qu’elle devînt un ange en votre sainte gloire.

EN CHŒUR.

Ô saints transfigurés, nos augustes patrons,
Faites une prière et nous vous la rendrons.

Le cardinal Rafaël.

Ô Sancta Maria, rose blanche et mystique !
Ô femme sans pareille et pleine de clarté !
Nous vous chanterons tous durant l’éternité
Un hymne de louange, un solennel cantique.