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REVUE DE VOYAGES.

la Suisse, du Harz, etc. Dans ce dernier développement, M. Kummer n’a fait que renouveler les essais de Lartigue, calqués eux-mêmes sur des ouvrages du même genre, exécutés par les Vénitiens, tels que la carte-relief de l’isthme de Corinthe qui existe à Paris au dépôt géographique du département des Affaires étrangères et qui date de 1697. Un de nos graveurs de cartes, M. Caplin, a tenté à son tour des peintures chorographiques imitatives des reliefs ; mais les pièces de ce genre sont plutôt des objets de curiosité que des élémens réels de progrès pour la science, et nous ne pouvons guère le féliciter de ses essais.

Les travaux d’ensemble sur la géographie des anciens occupent une place trop importante dans la géographie générale, pour que nous les passions sous silence. En Angleterre, une nouvelle édition a paru du Geographical System of Herodotus examined and explained, de l’illustre Rennel, dont sa patrie peut se glorifier comme nous de d’Anville. En Allemagne, terre classique des études historiques, Ukert continue la publication commencée, il y a seize ans, de sa Geographie der Griechen und Roemer, depuis les temps les plus reculés jusqu’à celui de Ptolémée. Parmi nous, M. de La Renaudière a donné un Aperçu de la Géographie ancienne, résumé de travaux consciencieux et étendus, que domine un peu trop, peut-être, une prédilection marquée pour ceux des Allemands, prédilection que justifient, au surplus, les noms d’Ukert, de Woss, de Mannert, de Bretlow, de Reichard. M. de La Renaudière a résumé dans cet ouvrage les débats encore pendans de l’école de Gosselin et de l’école historique sur la géographie mathématique des Grecs, question intéressante et trop négligée dans les études ordinaires, et qu’il a su mettre à la portée de tous les lecteurs.

Bien que nous n’ayons pas l’intention de rappeler ici les ouvrages spécialement destinés à l’éducation, nous ferons une exception, en faveur d’un travail qui mérite d’être placé hors de ligne : l’Atlas de géographie historique, dressé pour servir à l’intelligence de l’histoire ancienne, par M. Poulain de Bossay, professeur d’histoire dans l’un des colléges royaux de Paris. Ce recueil de douze petites cartes d’une exécution plus soignée que ne le sont d’ordinaire les ouvrages de cette nature, est surtout remarquable par les détails neufs qu’il contient. Il constitue la première partie d’un travail qui comprendra successivement l’histoire romaine, celle du moyen âge et l’histoire moderne.

Nous allons maintenant jeter un coup-d’œil rapide sur les diverses parties du monde, et passer en revue les travaux géographiques qui ont été exécutés en dernier lieu sur chacune d’elles.

L’Europe est trop bien connue pour qu’il soit nécessaire de signaler les