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rang nous citerons la carte en dix-sept feuilles des possessions britanniques dans le nord de l’Amérique, accompagnée d’une description topographique et statistique en deux volumes in-4o, le tout publié à Londres, en 1832, par le colonel (français) Bouchette, ingénieur général du Canada, et la grande carte de l’Hindoustan qui se publie aussi à Londres, aux frais de la Compagnie des Indes, en cent trente-huit feuilles dont les deux tiers ont déjà paru.

Corporations académiques, Sociétés de missions, Sociétés asiatiques, etc.

L’Institut de France, à qui aucune branche des connaissances humaines n’est étrangère, comprend aussi la géographie dans ses travaux, et deux de ses académies s’en occupent d’une manière plus ou moins directe. La géographie historique et littéraire fait partie du domaine de l’Académie des inscriptions, qui, sous le titre de Notices et Extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi, publie, depuis 1787, une collection arrivée en 1831 à son douzième volume in-4o. C’est là que de Guignes, M. de Sacy, Langlès, Abel Rémusat et M. Étienne Quatremère ont déposé le fruit de leurs recherches sur la géographie des Orientaux. À côté de ces recherches, il faut rappeler celles de M. Walckenaer sur l’intérieur de l’Afrique septentrionale, si justement estimées de tout le monde savant.

La géographie mathématique et positive rentre dans les attributions de l’Académie des sciences, soit sous son propre nom, soit en s’unissant à la géométrie et à l’astronomie. Cependant, il faut le dire, la géographie proprement dite n’est pas suffisamment représentée dans le premier de nos corps savans : une demi-section composée de trois membres porte, il est vrai, le titre de Géographie et Navigation ; et si l’on considère que ces trois membres sont : un ingénieur hydrographe, un vice-amiral qui a pour titres scientifiques ses belles reconnaissances des côtes d’Afrique et du Brésil, et un capitaine de vaisseau dont un voyage de circumnavigation a fondé la renommée, on reconnaîtra bien que l’hydrographie est dignement représentée à l’Académie, mais on aura droit d’être étonné de l’oubli total dans lequel est restée la géographie terrestre. Dans l’état actuel des choses, quelques lectures géographiques parviennent bien quelquefois à se faire écouter à l’Institut ; mais là se borne sa coopération à l’avancement de cette science, et nous n’avons ici aucun relevé à faire de ses travaux.

La Faculté des lettres de l’université de Paris possède une chaire de géographie, instituée pour Barbié du Bocage, et aujourd’hui dignement remplie par l’un de ses fils. Dans son cours, M. Guillaume Barbié du