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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 avril 1834.


Il est difficile, au moment où nous écrivons, de ne pas porter uniquement ses regards sur Lyon, où se livre depuis plusieurs jours cette longue et sanglante bataille offerte depuis quelques mois par le parti républicain au gouvernement de Louis-Philippe. À qui reprocher les cruelles provocations, les défis insultans, les projets d’oppression, les injures et les récriminations inutiles ? À qui faire le procès en ce moment ? Sera-ce au parti populaire, qui paie peut-être à cette heure de son sang, sur le pavé de Lyon, l’imprudence de sa conduite, ou au pouvoir ébranlé qui venait hier confesser du haut des tribunes des chambres son impéritie et son péril ? On ne peut que gémir sur les tristes conditions de notre existence sociale, qui repose en des mains aussi frêles, sur le sort de tous les hommes de bonne foi, qui se trouvent placés dans l’alternative de soutenir un pouvoir qu’ils blâment, et dont les actes leur semblent funestes, ou de donner les mains à une commotion qui nous jetterait sous le coup de la force brutale la plus grossière. C’est là que nous a conduits l’habileté de nos hommes d’état.

Les avis et les remontrances n’ont pas manqué au pouvoir. Les do-