Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 1.djvu/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.


REVUE
DE VOYAGES


VOYAGES DES CAPITAINES OWEN, STURT ET MORRELL.
— VOYAGES DE MM. ROZET ET LAPLACE


Si, vous trouvant au milieu de l’Atlantique, dans toute la solitude de la haute mer, vous apercevez, à l’horizon, une voile blanche qui se dessine à peine sur le fond du ciel, sans distinguer encore le bâtiment auquel elle appartient, vous pouvez hardiment parier quatre contre un que ce bâtiment est anglais, trois qu’il est américain (des États-Unis), deux qu’il est français, et une chance à peu près égale reste en faveur des autres nations maritimes. Cette proportion, dont tous les marins vous garantiront la réalité, ne se retrouve plus lorsqu’il s’agit de publications de voyages, et dans ce dernier cas, l’infériorité de la France devient effrayante. On n’exagérerait pas, en affirmant que, pour une relation qui se publie parmi nous, il en paraît dix en Angleterre. Il se trouve encore chez nos voisins une foule d’honnêtes gens qui, poussés par l’ennui, pendant une saison, dans les montagnes d’Écosse, à Paris, ou dans tout autre pays aussi neuf, ont le courage de faire part au public des profondes observations qu’ils ont faites pendant