guisé ; il est impossible de le reconnaître ; c’est une chose extraordinaire.
Tu tiens cela, dis-tu, d’un officier ?
D’un officier du prince. Vous pouvez le lui demander à lui-même.
Et il ne t’a pas montré parmi les aides-de-camp le véritable prince de Mantoue ?
Figurez-vous qu’il en tremblait lui-même, le pauvre homme, de ce qu’il me disait. Il ne m’a confié son secret que parce qu’il désire vous être agréable, et qu’il savait que je vous préviendrais. Quant à Marinoni, cela est positif ; mais pour ce qui est du prince véritable, il ne me l’a pas montré.
Cela me donnerait quelque chose à penser, si c’était vrai. Viens, amène-moi cet officier.
Qu’y a-t-il, Flamel ? tu parais hors d’haleine.
Ah ! madame, c’est une chose à en mourir de rire. Je n’ose parler devant votre altesse.
Parle : qu’y a-t-il encore de nouveau ?
Au moment où le prince de Mantoue entrait à cheval dans la cour, à la tête de son état-major, sa perruque s’est enlevée dans les airs et a disparu tout à coup.
Pourquoi cela ? Quelle maiserie !
Madame, je veux mourir si ce n’est pas la vérité. La perruque s’est enlevée en l’air au bout d’un hameçon. Nous l’avons retrouvée dans l’office, à côté d’une bouteille cassée ; on ignore qui a fait cette plaisanterie. Mais le duc n’en est pas moins furieux,