Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 1.djvu/647

Cette page a été validée par deux contributeurs.
635
MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE.


PRÉFACE TESTAMENTAIRE.



Paris, 1er  août 1832.


Comme il m’est impossible de prévoir le moment de ma fin ; comme à mon âge les jours accordés à l’homme ne sont que des jours de grace, ou plutôt de rigueur, je vais, dans la crainte d’être surpris, m’expliquer sur un travail destiné, en se prolongeant, à tromper pour moi l’ennui de ces heures dernières et délaissées, que personne ne veut, et dont on ne sait que faire.

Les Mémoires à la tête desquels on lira cette préface embrassent ou embrasseront le cours entier de ma vie : ils ont été commencés dès l’année 1811, et continués jusqu’à ce jour. Je raconte dans ce qui est achevé, et raconterai dans ce qui n’est encore qu’ébauché, mon enfance, mon éducation, ma première jeunesse, mon entrée au service, mon arrivée à Paris, ma présentation à Louis xiv, le commencement de la révolution, mes voyages en Amérique, mon retour en Europe, mon émigration en Allemagne et en Angleterre, ma rentrée en France sous le consulat, mes occupations et mes ouvrages sous l’empire, ma course à Jérusalem, mes occupations et mes ouvrages sous la restauration, enfin l’histoire complète de cette restauration et de sa chute.

    nos lecteurs sur ce beau et grand travail, que tous ceux qui l’ont entendu s’accordent à reconnaître comme le plus important et le plus achevé d’un génie si fécond en œuvres. Nous espérons au reste en donner bientôt une plus ample idée par l’organe d’un de nos collaborateurs qui en a une exacte et complète connaissance.

    (N. du D.)