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FANTASIO.

LE TAILLEUR.

Pour vous servir.

FANTASIO.

Est-ce vous qui habilliez Saint-Jean ?

LE TAILLEUR.

Oui, monsieur.

FANTASIO.

Vous le connaissiez ? Vous savez de quel côté était sa bosse, comment il frisait sa moustache, et quelle perruque il portait ?

LE TAILLEUR.

Hé, hé ! Monsieur veut rire.

FANTASIO.

Homme, je ne veux point rire ; entre dans ton arrière-boutique ; et si tu ne veux être empoisonné demain dans ton café au lait, songe à être muet comme la tombe sur tout ce qui va se passer ici.

(Il sort avec le tailleur ; Spark les suit.)



Scène III.

(Une auberge sur la route de Munich.)
Entrent le Prince de Mantoue et MARINONI.
LE PRINCE.

Eh bien, colonel ?

MARINONI.

Altesse ?

LE PRINCE.

Eh bien, Marinoni ?

MARINONI.

Mélancolique, fantasque, d’une joie folle, soumise à son père, aimant beaucoup les pois verts.

LE PRINCE.

Écris cela ; je ne comprends clairement que les écritures moulées en bâtarde.

MARINONI, écrivant.

Mélanco…