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TERPSICHORE.

À M. A. ROYER.

i.


Lorsque la foi brûlante a déserté les ames,
Quand le pur aliment de toutes chastes flammes,
Le nom puissant de Dieu des cœurs s’est effacé,
Et que le pied du doute a partout repassé,
La vie à tous les dos est chose fatigante ;
C’est une draperie, une robe traînante,
Que chacun à son tour revêt avec dégoût,
Et dont le pan bientôt va flotter dans l’égout.
Quand l’on ne croit à rien, que faire de la vie ?
Que faire de ce bien que la vieillesse envie,
Si l’on ne peut, hélas ! l’envoyer vers le ciel,
Comme un encensoir d’or fumant devant l’autel,
La remplir d’harmonie, et, dans un beau délire,
Des ames avec Dieu se partager l’empire,