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grand détail. Sa volonté fut religieusement respectée dans tous les travaux de la coupole. Outre cette grande entreprise, qui suffirait à sa gloire, il fit encore plusieurs travaux d’architecture, la façade de la porte del Popolo, qui est hors la ville, la porta Pia ; il restaura la grande salle des Thermes de Dioclétien.

Comme il allait s’affaiblissant de jour en jour, il demanda un suppléant pour Saint-Pierre. L’intrigue fit nommer à cette place Nanni di Baccio Bigio, qui plusieurs fois déjà avait prouvé son incapacité. Michel-Ange, après l’avoir gourmandé sur un pont inutile que ce dernier avait fait construire pour le service de la coupole, alla trouver le pape, qui renvoya Nanni et nomma, pour suivre les travaux, Vignole et Pierre Ligorio.

Depuis quelque temps on prévoyait la fin de ce grand homme. Une fièvre lente lui annonça que sa mort ne tarderait pas. Il appela son neveu, Léonard Buonarroti, et lui dicta son testament en peu de mots. « Je laisse mon ame à Dieu, mon corps à la terre, mes biens à mes parens les plus proches. » Il mourut le 15 février 1564, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. On le porta dans l’église des Saints-Apôtres, où le pape avait décidé que son tombeau serait placé, en attendant qu’il en eût un dans la basilique de Saint-Pierre. Le grand-duc de Florence fit déterrer secrètement le corps, qui fut transporté dans sa patrie. Un catafalque magnifique fut dressé dans l’église de Saint-Laurent, sépulture des grands-ducs. Benedetto Varchi prononça l’oraison funèbre. Le grand-duc fournit à Léonard Buonarroti tous les marbres nécessaires pour l’achèvement du mausolée projeté par Vasari. Trois sculpteurs florentins, Jean dell’ Opera, Batiste Lorenzi et Valerio Cioli exécutèrent en ronde bosse, pour le sarcophage, les figures de l’Architecture, de la Peinture et de la Statuaire. Vasari couronna le monument par le buste de son maître.

Le palais Buonarroti, à Florence, toujours habité par les descendans de Michel-Ange, renferme une galerie où sont représentés, de la main des meilleurs maîtres de Florence, les principaux traits de la vie de cet homme illustre.

On a de lui plusieurs paroles dans le goût antique. Vasari l’entretenait un jour de la joie de Léonard Buonarroti, son neveu, à l’occasion de la naissance d’un fils. « Je ne vois pas, lui