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ÉTUDES


DE L’ANTIQUITÉ.

DE TACITE ET DE L’HISTORIEN,
À L’OCCASION DE LA TRADUCTION DE M. BURNOUF[1].


Si dans un petit état de la Grèce, un homme se proposait d’écrire l’histoire de sa patrie, l’entreprise, quoique laborieuse, avait des limites qui la définissaient clairement et promettaient une exécution simple, sans épuiser trop de temps et trop de forces. La cité de l’écrivain possédant une place reconnue et distincte dans l’économie de la confédération hellénique, il n’avait à s’inquiéter que de conter l’histoire publique de cette cité, les évènemens heureux ou funestes, déposés dans la mémoire des vieillards, les guerres et les factions : il était facilement artiste. Au contraire, le plus petit des états modernes a une histoire infinie qui s’est compliquée tant par les rapports domestiques que par les rapports universels avec

  1. Six gros volumes in-8o avec atlas, chez Hachette, rue Pierre-Sarrazin, 12. Cette belle édition est accompagnée d’une collection de portraits lithographiés, d’après les statues, médailles, bustes et camées qui nous sont restés de l’antiquité, par M. P. Bouillon, auteur du Musée des antiques.