Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 4.djvu/684

Cette page a été validée par deux contributeurs.


SCIENTIA.
POÈME.
À la Mémoire de M. Sallentin,
ANCIEN PRINCIPAL DU COLLÉGE D’A***.


Dans une ville, au nord, au-dessous des remparts
(Car un large fossé l’enclot de toutes parts),
Près des murs de la ville il est un vieux collège ;
Ses cours durant trois mois sont couvertes de neige ;
Mais l’air de la campagne, en passant sur les murs,
Vous apporte, l’été, l’odeur des pavots mûrs,
Des trèfles, des colzas, et de toutes les graines
Dont ces hommes du nord ensemencent leurs plaines ;
Vous entendez au loin les danses des faubourgs,
Tout le long des remparts les fifres, les tambours ;
Et ces odeurs, ces bruits se mêlant à l’étude,
Ne sont pas sans douceur dans cette solitude.
Aussi, lassé du monde, un jour je voulus voir
Les toits du vieux collège, et la cour, le parloir,
Où, jeune et haletant sous ce ciel de fumée,
Je vins, enfant breton, de ma lande embaumée ;