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FÊTES DE LA JURA.

connaissent et acceptent dès à présent la sérénissime et très haute princesse Maria-Isabel-Luisa, fille aînée de sa majesté, ici présente, comme princesse de ces royaumes et domaines appartenant au roi, notre souverain seigneur, et de ceux qui lui seraient donnés, de ceux qu’il y réunirait et incorporerait durant les jours longs et prospères qui lui sont réservés, et, après lui, comme reine et souveraine légitime et héritière naturelle et propriétaire desdits royaumes et domaines ; qu’ainsi, du vivant de sa majesté, ils engagent à ladite sérénissime princesse leur foi, leur obéissance et leur fidélité, et promettent de garder son service comme de loyaux et fidèles sujets et de bons vassaux sont tenus de le faire ! Et surabondamment, et pour plus de force et de sûreté, vos altesses les infans, et vous tous, prélats, grands, titulos et procureurs des villes, en vos noms et en ceux de vos descendans et de vos constituans, vous allez dire et jurer à Dieu notre Seigneur, et à sainte Marie, sa mère, sur la sainte croix et sur la lettre des saints évangiles, qui sont écrits dans ce missel ouvert devant vous, lesquels croix et évangiles vous toucherez corporellement de vos mains droites ; — vous allez dire et jurer de toute votre loyauté que vous reconnaissez la sérénissime princesse, après sa majesté, comme votre reine et souveraine naturelle ; que vous vous maintiendrez fidèlement en son vasselage, ainsi que c’est votre devoir ; que vous n’irez contre rien de ce à quoi vous êtes obligés envers elle ; que vous n’en céderez et que vous n’en vendrez rien, directement ni indirectement, en aucun temps, de quelque manière, pour quelque cause ou quelque raison que ce soit : ce faisant, Dieu aide en ce monde vos corps, et vos ames en l’autre, où vous avez à durer davantage. Et vous direz aussi que, faisant le contraire, vous consentez à le payer et à ce qu’il vous en coûte cher, comme à ceux qui jurent en vain le saint nom, et que vous voulez être tenus pour menteurs, parjures, infâmes et hommes de peu de valeur, et encourir les peines prononcées par les lois de ces royaumes contre les traîtres et félons ; en foi de quoi vous déclarerez tous à haute et intelligible voix : — « Nous le jurons ainsi. — Amen. » — Puis chacun de vous encore, prélats, grands, titulos et procureurs des villes, tant en vos noms qu’en ceux de vos descendans ou constituans, vous direz aussi que vous prêtez l’hommage-lige, une, deux et trois fois, — une, deux et trois