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REVUE DES DEUX MONDES.

Delaborde et Mlle Delaborde, la comtesse de Flahaut et Mlle de Flahaut, la marquise de Praslin, la baronne de Saint-Didier et Mlle de Chabot.

« Maison et Intendance générale : MM. le comte de Montalivet, le marquis de Strada, écuyer commandant ; Maréchal, inspecteur-général des services de l’intendance.

« MM. Boyer, payeur du voyage ; Leblond, inspecteur du mobilier ; Zimmermann, sous-inspecteur ; Ginesty, directeur de la poste de la maison du roi ; Uginet, contrôleur des services ; Dubucquoy, contrôleur de la bouche. »

Rien n’y manque, ni les poètes, ni les chefs d’office et de cuisine ! Les chanteurs et les musiciens avaient été aussi convoqués, et madame Damoreau, Nourrit et Levasseur, ont contribué aux plaisirs du royal voyage. On raconte à ce sujet qu’après avoir quitté le château de Fontainebleau le lendemain matin, à jeun, et emportant quelques stériles remerciemens, les trois artistes trouvèrent, à leur passage à Ris, une invitation de M. Aguado, qui les priait d’accepter un déjeuner dans son magnifique château de Petit-Bourg. La chère fut royale, et les adieux aussi ; car, en ramenant ses hôtes à leur voiture, M. Aguado leur offrit quelques bijoux de prix, qu’il les pria de conserver en souvenir de cette visite. Mme Damoreau, Nourrit et Levasseur n’avaient cependant pas chanté à Petit-Bourg !

D’autres voyages de cour se préparent. On attend le roi et la reine des Belges pour le 8 de ce mois. La cour ira alors à Compiègne, à Eu et à Rambouillet, domaine détaché de la couronne à l’époque de la révolution de juillet, mais qu’on espère voir y retourner bientôt.

À Rambouillet, la cour se montrera très particulièrement affable et généreuse, et les habitans ne pourront se dispenser, dans l’élan de leur reconnaissance et de leur enthousiasme, d’adresser aux chambres une demande pour la réintégration du château de Rambouillet dans les domaines de la couronne. D’un autre côté, on se propose, dans cette session, de demander aux députés le vote d’un million pour la dot de la reine des Belges, qui n’est pas encore payée, au grand mécontentement du roi Léopold, et un apanage pour S. A. R. le duc d’Orléans. M. Dupin, qui s’est jadis montré si érudit et si brillant dans l’affaire des apanages de la maison d’Orléans, ne pourra refuser son concours en cette circonstance, et, grace à l’assistance du tiers-parti, qui paraît assurée, on ne doute pas du succès de cette demande. Pour mieux l’appuyer, les amis de la maison sont chargés de répandre partout que la royauté se livre, dans l’intérêt de la couronne, à des profusions qui l’épuisent. On joue la prodigalité et le désordre ; on se fait faire des remontrances qu’on n’écoute pas ; les plus zélés vont jusqu’à dire qu’on a des dettes, et qu’on ne sait comment les payer ; enfin M. Vatout s’appitoie lamentablement sur les besoins de son auguste maître, et se montre fort inquiet pour son hiver. La chambre serait bien cruelle si elle refusait son secours à cet excès de détresse.