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REVUE DES DEUX MONDES.

BESTIA.

Ils m’ont prévenu, je voulais aller tout dire.

CICÉRON.

Tu as vu cette nuit les conjurés ?

BESTIA.

C’est vrai, je ne veux pas le cacher, mais je les ai bien reçus ; j’aurais bien voulu les retenir pour les faire prendre ; ils se sont bien gardés de rester. (S’approchant de Cicéron discrètement, et à voix basse.) Ils ont pris la route de l’Étrurie.

CICÉRON.

Tous ?

BESTIA.

Tous, Catilina, Vargunteius, Celhegus…

CÉSAR, l’interrompant et regardant Cicéron avec ironie.

Et Curius aussi ; (à Cicéron) je l’annoncerai à ta femme.

CICÉRON.

Le consul Antonius va les poursuivre.

VOIX DU DEHORS.

Les consuls ! les consuls !

CICÉRON.

Quel est ce bruit ?

UN LICTEUR, entrant.

Nous ne pouvons résister à la violence du peuple, il est dans l’ivresse : sénateurs, chevaliers, plébéiens, tous se poussent aux portes, ils veulent entrer ici et voir leur libérateur.

CICÉRON.

Laissez entrer. (Réfléchissant.) C’est toujours avec un nouveau plaisir… bien… j’y suis. — Qu’ils viennent.

(La porte s’ouvre sous les efforts du peuple qui renverse les licteurs.)

Scène XI.


Les Mêmes, MARCIUS, SANGA, PUBLIUS, Le Député des Allobroges, un Chevalier, un Homme du peuple, Licteurs, Foule.
LA FOULE, entourant les consuls.

Vivent les consuls !

MARCIUS, s’adressant à Cicéron.

Recois, consul Tullius, les félicitations du sénat : il doit à tes