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UNE CONJURATION D’AUTREFOIS.

BESTIA.

Oui, oui, Curius ! vois-le comme il rougit.

CURIUS, à Bestia.

Que dis-tu là, butor ? (à Fulvie.) Fulvie, ne va pas croire…

BESTIA.

Je dis que toi, qui devais amener ici la femme de Cicéron…

CURIUS, à Bestia.

Tais-toi donc.

FULVIE, à Curius.

Mais la rencontre eût été plaisante, que ne l’as-tu fait ! (À part.) Il me trompait donc !

CATILINA.

J’ai droit de te reprocher ta discrétion, Curius. S’il est vrai que la maison de Cicéron te soit ouverte, tu peux et tu dois nous être utile. Il faut donc y précéder Vargunteius. Il faut y saisir les armes forgées contre nous !

FULVIE.

Tu aurais vraiment tort d’hésiter pour la cause !!! et à titre de conjuré, j’appuie la demande de Catilina.

CURIUS, à part.

Maudit Bestia !

CATILINA.

Tu le vois, Fulvie est assez homme pour comprendre qu’il s’agit de l’intérêt commun, et que ton rôle est le plus pénible de tous !

FULVIE, à part.

Il me trompait… Le mien va changer !

CATILINA.

Le jour vient, prépare-toi à voir Terentia.

CURIUS, nonchalamment.

Je suis bien fatigué !

CATILINA.

Un peu de dévoûment. Fulvie le permet. C’est chez Vargunteius que j’attendrai ton retour ; puis, nous prendrons des mesures en conséquence.

FULVIE, à part.

Il me trompait. Qu’il aille trouver la femme, j’irai trouver le mari !