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LETTRES FAMILIÈRES


SUR L’INDE.

II.[1]


Sylhet, 7 septembre 1821.


Enfin j’ai vu la capitale du Sylhet qui porte le nom de la province, selon l’usage du Bengale ; enfin j’ai vu des maisons, des arbres, des pierres, de la terre, et j’ai dit à mes vilains marais comme Voltaire aux Hollandais : « Adieu, canaux, canards, canaille ». Tu sauras, ma chère belle, qu’une petite ville de l’Inde ne serait pas même un village en France. On appelle ville ici la résidence d’une demi-douzaine d’employés européens, parce qu’elle offre autant de maisons, autant de Buggy et le double de chevaux. Sylhet est au bord d’une petite rivière nommée Sourma, nom dû au hasard probablement, car ce mot, en hindoustani comme en persan, désigne une espèce de noir de fumée avec lequel les dames du Bengale se teignent les paupières, ce qui n’a pas grand rapport avec une rivière. Sylhet, au

  1. Voyez la livraison du 15 juin.