Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/643

Cette page a été validée par deux contributeurs.


ACTE PREMIER.



Scène PREMIÈRE.


ESCLAVES allant et venant, VERCINGETORIX.


Intérieur d’une salle à manger ; porte au fond, porte latérale au-dessus de laquelle est écrit : vomitorium. — Préparatifs de festin, table dressée.
PREMIER ESCLAVE.

Jamais de repos, jour et nuit travailler pour l’estomac des autres. De quelle nature sont-ils donc pour boire et manger toujours ?

VERCINGETORIX.

De la nature des maîtres.

PREMIER ESCLAVE.

Et pourquoi sont-ils les maîtres ?

VERCINGETORIX.

Silence, esclaves !

PREMIER ESCLAVE.

Oui, esclaves, puisqu’il faut l’être, esclaves comme le lion en cage. Mais toi, esclave né qui ne voudrais de la liberté que pour la vendre, oublieux de ton nom, de ta patrie ; Gaulois, tu t’es fait Grec ; tu parles toutes les langues pour mieux dire, j’obéis ; aussi tu as l’oreille de notre noble maître, et je ne t’envie pas cette triste faveur.

VERCINGETORIX.

Silence ! ai-je dit.

PREMIER ESCLAVE.

Je veux parler ; quand tout se remue et se révolte dans Rome,