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un glaive quand il est éprouvé, une fille quand elle est mariée, la glace quand tu es dessus, la bière après que tu l’as bue.

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Il faut se servir d’un vaisseau pour les voyages, d’un bouclier pour la défense, d’un glaive pour l’attaque, mais d’une jeune fille pour les baisers.

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Personne ne doit croire les discours des jeunes filles et ce que disent les femmes ; car le cœur de la femme a été fait sur une roue tournante, et la ruse placée dans son sein.

Un arc qui se brise, un feu qui brille, un loup qui hurle, une corneille qui crie, un porc qui grogne, un arbre sans racine, une vague qui monte, une chaudière qui bout, un trait qui vole, une vague qui tombe, une glace d’une nuit, un serpent roulé en cercle, les propos de lit d’une nouvelle épouse, une épée émoussée, un ours qui joue, ou le fils d’un roi, un veau malade, un esclave indocile, une sorcière qui prophétise des malheurs, une pluie nouvellement tombée, un ciel clair, un maître qui sourit, l’aboiement d’un chien, l’amour des femmes de mauvaise vie, un champ semé de bonne heure ; — on ne doit point se fier à ces choses, ni trop tôt à son fils ; le champ de blé dépend du temps, le fils dépend de son intelligence ; tous deux sont incertains.

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La paix avec les femmes est comme une pensée qui fuit, comme un voyage sur une neige glissante avec un cheval âgé de trois hivers, rétif et encore mal dompté ; c’est comme de croiser dans une tempête avec un vaisseau sans mâts ; c’est comme de vouloir, sur une montagne couverte de neige pendant le dégel, saisir des rennes à la course.

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Qu’il parle doucement celui qui désire l’amour d’une jeune fille, qu’il lui offre ce qu’il possède, qu’il loue sa beauté ; ainsi il l’obtiendra.

Que nul homme ne blâme l’amour d’un autre ; souvent un beau visage charme le sage, mais n’enchaîne pas l’insensé.

Qu’on ne blâme personne pour cette faute, qui est celle de beau-