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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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Nos ministres sont enfin sortis des graves préoccupations qui les absorbaient depuis bientôt un mois. L’anniversaire de juillet s’est passé à leur satisfaction. Ils peuvent maintenant reprendre leur train de vie habituel, et se frotter les mains avec la joie d’un homme qui vient d’être délivré d’un pénible cauchemar. On ne nous accusera pas, dieu merci, de nier les faits ou de chercher à les dénaturer, et nous reconnaîtrons sans peine que pendant les trois jours tout a souri au pouvoir. La foule se pressait sur les places publiques comme elle faisait aux fêtes de l’empire et de la restauration, comme elle fera toutes les fois qu’on dépensera 1,500,000 fr. pour l’amuser et lui jeter de la poudre aux yeux.

Au lieu de suivre M. le ministre des travaux publics dans l’ordonnance de ses fêtes, nous préférons lui adresser une réclamation sérieuse au sujet de l’un des édifices dont on a posé la première pierre pendant la troisième journée. Il s’agit du Jardin des Plantes et de la science que les architectes de M. Thiers sont sur le point de mutiler l’un et l’autre par le choix de l’emplacement qu’ils ont fait pour une nouvelle galerie à élever.

Depuis long-temps de nouvelles salles sont nécessaires au Muséum d’histoire naturelle. Les magasins regorgent d’objets de toute espèce rapportés par les dernières expéditions autour du monde, et leur nombre s’accroît incessamment par les envois que font d’autres voyageurs. Dans les galeries actuelles elles-mêmes, les pièces classées sont tellement rapprochées les unes des autres, que l’étude en est très difficile, sans parler