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NOUVELLES LETTRES SUR L’HISTOIRE DE FRANCE.

Hilperik entra à Paris sans aucune opposition, et logea ses guerriers dans les tours qui défendaient les ponts de la ville, alors entourée par la Seine. Mais, à la nouvelle de ce coup de main, les trois autres frères se réunirent contre celui qui voulait se faire à lui-même sa part de l’héritage paternel, et marchèrent sur Paris à grandes journées, avec des forces supérieures. Hilperik n’osa leur tenir tête, et, renonçant à son entreprise, il se soumit aux chances d’un partage fait de gré à gré. Ce partage de la Gaule entière et d’une portion considérable de la Germanie s’exécuta par un tirage au sort, comme celui qui avait eu lieu, un demi-siècle auparavant, entre les fils de Chlodowig. Il y eut quatre lots, correspondant, avec quelques variations, aux quatre parts de territoire désignées par les noms de royaumes de Paris et d’Orléans, de Neustrie et d’Austrasie. Haribert obtint, dans le tirage, la part de son oncle Hildebert, c’est-à-dire le royaume auquel Paris donnait son nom, et qui, s’étendant du nord au sud, tout en longueur, comprenait Senlis, Melun, Chartres, Tours, Poitiers, Saintes, Bordeaux et les villes des Pyrénées. Gonthramn eut pour lot, avec le royaume d’Orléans, part de son oncle Chlodomir, tout le territoire des Burgondes, depuis la Saône et les Vosges, jusqu’aux Alpes et à la mer de Provence. La part de Hilperik fut celle de son père, le royaume de Soissons, que les Franks appelaient Neoster-rike ou royaume d’occident, et qui avait pour limites, au nord, l’Escaut, et au sud, le cours de la Loire. Enfin le royaume d’orient, ou l’Oster-rike, échut à Sighebert, qui réunit dans son partage l’Auvergne, tout le nord-est de la Gaule, et la Germanie jusqu’aux frontières des Saxons et des Slaves[1]. Il semble, au reste, que les villes aient été comptées une à une, et que leur nombre seul ait servi de base

    esse prudentiorem ; confecitque duos libros, quasi sedulium imitatus, quorum versiculi debiles nullis pedibus subsistere possunt, in quibus, dùm non intelligebat, pro longis syllabas breves posuit, et pro brevibus longas statuebat ; et alia opuscula, vel hymnos, sive missas quæ nullâ ratione suscipi possunt. (Gregorii Turonensis hist. Francorum ecclesiast. lib. vi, pag. 291.)

  1. Lettres sur l’Histoire de France, troisième édition, dixième lettre, page 170.