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REVUE. — CHRONIQUE.

Levier mystérieux comme le désespoir,
Le chant seul a des cris, qui peuvent le mouvoir.
Aussi suivez en vous cet hymne de bravoure,
Ce salut du malheur au trépas qu’il savoure !
Chacun de ses soupirs nous évoque un tableau,
Qui fait battre en nos cœurs le cœur de Roméo.
On sent qu’à chaque note il reprend sa maîtresse :
À part dans son amour, il l’est dans sa détresse ;
On sent que son tourment, qui ne peut plus monter,
Doit descendre au sourire, afin de s’attester.


*


FRAGMENTS OF VOYAGES AND TRAVELS, BY CAPTAIN BASIL HALL.
3e SÉRIE.


Nous nous dispenserons, en jetant un coup-d’œil sur cette troisième série de l’ouvrage de M. Basil Hall, qui complète la tâche qu’il s’était imposée, de répéter les éloges qui lui ont été donnés dans le temps par l’un de nos collaborateurs à propos des deux précédentes. Il nous suffira de dire que ces nouveaux fragmens présentent le même intérêt que leurs aînés, la même abondance de détails instructifs exposés dans un style facile, naturel et empreint d’une humour de bon aloi.

Le premier volume tout entier est consacré à l’histoire de la puissance anglaise dans l’Inde. Nous pourrions y trouver matière à citations, ainsi que dans le second volume, qui contient le récit d’un voyage par terre de Madras à Bombay, et d’excursions passagères à Ceylan et à Borneo ; mais nous croyons devoir donner la préférence au dernier chapitre de l’ouvrage où se trouvent sur Walter Scott des détails qui montreront dans ses habitudes privées cet homme célèbre à ceux qui ne le connaissent que par ses ouvrages. Tout le monde sait que l’auteur de Waverley, usé par ses travaux et les chagrins qui empoisonnèrent les dernières années de sa vie, quitta un instant l’Écosse, pour aller chercher, sous le ciel de l’Italie, le rétablissement de ses forces. M. Basil Hall ne contribua pas peu à lui faire