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FRAGMENS
D’UN LIVRE DE VOYAGE.


VENISE.


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Les choses de curiosité, on peut les voir de compagnie ; celles de sentiment, on doit les voir seul. — J’avais résolu de donner tout ce jour au souvenir de Byron. — La gondole me mena d’abord au couvent des Arméniens.

Je n’ai point oublié que votre première lettre me reprochait d’avoir négligé à Pise le palais Lanfranchi. Elle contenait cette phrase dure : « Vous avez perdu dans mon estime comme imagination, pour avoir quitté Pise, sans y découvrir la maison de lord Byron ; cette maison où a été écrit Manfred, par une nuit d’hiver, alors que la neige, poussée par le vent du nord, frappait avec violence contre les vitres d’un grand et froid appartement… Vous savez que cet illustre, bizarre et malheureux homme avait mis, ce