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LES
ENFANS D’ÉDOUARD.
THÉÂTRE FRANÇAIS.

Si c’est un bonheur pour la critique d’étudier, et d’expliquer à la foule inattentive, un ouvrage important par son mérite réel, par la grandeur de la conception, par l’exécution délicate et achevée, ou même, au défaut de ces rares qualités, par la hardiesse des intentions et la majesté de la perspective ; si c’est pour la réflexion patiente un sérieux et durable plaisir, que de pénétrer, jour par jour, le secret des fantaisies qui ne se révèlent à la multitude que par des tentatives souvent très éloignées l’une de l’autre ; d’assister sans relâche et sans distraction à la lutte perpétuelle qui se partage l’imagination humaine depuis le berceau de la poésie, de suivre et d’applaudir tour à tour le triomphe de l’ordre sur le mouvement, ou du mouvement sur l’ordre, c’est-à-dire de Sophocle sur Eschyle,