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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 mai 1833.


Quelques événemens se sont passés cette quinzaine dont je pourrais vous entretenir longuement ; mais, malheureux retardataire que je suis, n’ayant la parole que deux fois par mois, que pourrais-je vous offrir qui n’ait pas été flétri en passant par les dix mille mains de la presse quotidienne ? Le salon est fermé depuis quinze jours ; parle-t-on encore du salon, si ce n’est quelques parties intéressées qui n’ont pas eu leur part de la maigre pluie de faveurs tombée du ciel ministériel ? Blaye a vu la conclusion du drame tragi-comique que recelaient ses murs ; en parlera-t-on encore demain ? j’en doute fort, pour ma part. Réveillerai-je votre attention en vous disant que voilà Méhémet-Aly devenu propriétaire légitime d’une notable portion du manteau impérial du sultan, son maître, et qu’ainsi la race arabe va se trouver sur un pied égal avec sa rivale la race turque ? Vous le savez aussi bien que moi, et sans doute vous ne vous en souciez guères.

Je vois cependant en Angleterre deux faits récens qui me paraissent mériter de nous arrêter un instant. L’un est le soufflet que viennent d’appliquer les électeurs de Westminster sur la joue de leur ancien représentant sir John Hobhouse, en élisant à sa place son antagoniste, le radical