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LES CAPRICES DE MARIANNE.
OCTAVE, seul.

Ton écharpe est bien jolie, Marianne, et ton petit caprice de colère est un charmant traité de paix. — Il ne me faudrait pas beaucoup d’orgueil pour le comprendre : un peu de perfidie suffirait. Ce sera pourtant Cœlio qui en profitera. (Il sort.)



Scène IV.


Chez Cœlio.


CŒLIO, un domestique.
CŒLIO.

Il est en bas, dites-vous ? Qu’il monte. Pourquoi ne le faites-vous pas monter sur-le-champ ?

(Entre Octave.)

Eh bien ! mon ami, quelle nouvelle ?

OCTAVE.

Attache ce chiffon à ton bras droit, Cœlio ; prends ta guitare et ton épée. — Tu es l’amant de Marianne.

CŒLIO.

Au nom du ciel, ne te ris pas de moi.

OCTAVE.

La nuit est belle ; — la lune va paraître à l’horizon. Marianne est seule, et sa porte est entr’ouverte. Tu es un heureux garçon, Cœlio.

CŒLIO.

Est-ce vrai ? — est-ce vrai ? Ou tu es ma vie, Octave, ou tu es sans pitié.

OCTAVE.

Tu n’es pas encore parti ? Je te dis que tout est convenu. Une chanson sous la fenêtre ; cache-toi un peu le nez dans ton manteau, afin que les espions du mari ne te reconnaissent pas. Sois sans crainte, afin qu’on te craigne ; et si elle résiste, prouve-lui qu’il est un peu tard.