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MOUVEMENS MUSCULAIRES.

suivant votre désir, exposer mes observations ; je les présenterai dans l’ordre où je les ai faites.

Le pendule dont je me servis était un anneau de fer suspendu à un fil de chanvre ; il avait été disposé par une personne qui désirait vivement que je vérifiasse moi-même le phénomène qui se manifestait lorsqu’elle le mettait au-dessus de l’eau, d’un bloc de métal ou d’un être vivant : phénomène dont elle me rendit témoin. Ce ne fut pas, je l’avoue, sans surprise que je le vis se reproduire, lorsque ayant saisi moi-même de la main droite le fil du pendule, j’eus placé ce dernier au-dessus du mercure de ma cuve pneumatique, d’une enclume, de plusieurs animaux, etc. Je conclus de mes expériences que s’il n’y avait, comme on me l’assurait, qu’un certain nombre de corps aptes à déterminer les oscillations du pendule, il pourrait arriver qu’en interposant d’autres corps entre les premiers et le pendule en mouvement, celui-ci s’arrêterait. Malgré ma présomption, mon étonnement fut grand lorsqu’après avoir pris de la main gauche une plaque de verre, un gâteau de résine, etc., et avoir placé un de ces corps entre du mercure et le pendule qui oscillait au-dessus, je vis les oscillations diminuer d’amplitude et s’anéantir entièrement. Elles recommencèrent lorsque le corps intermédiaire eut été retiré, et s’anéantirent de nouveau par l’interposition du même corps. Cette succession de phénomènes se répéta un grand nombre de fois avec une constance vraiment remarquable, soit que le corps intermédiaire fût tenu par moi, soit qu’il le fût par une autre personne. Plus ces effets me paraissaient extraordinaires, et plus je sentais le besoin de vérifier s’ils étaient réellement étrangers à tout mouvement musculaire du bras, ainsi qu’on me l’avait affirmé de la manière la plus positive. Cela me conduisit à appuyer le bras droit qui tenait le pendule, sur un support de bois que je faisais avancer à volonté de l’épaule à la main, et revenir de la main vers l’épaule : je remarquai bientôt que, dans la première circonstance, le mouvement du pendule décroissait d’autant plus que l’appui s’approchait davantage de la main, et qu’il cessait lorsque les doigts qui tenaient le fil étaient eux-mêmes appuyés, tandis que, dans la seconde circonstance, l’effet contraire avait lieu ; cependant, pour des distances égales du support au fil, le mouvement était plus lent qu’auparavant. Je pensai d’après cela