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ÉTUDES SUR L’ITALIE.

Tu vis les hommes froids dédaigner tes tableaux,
Et tu voulus alors jeter là tes pinceaux,
Disant avec douleur, et pourtant sans murmure :
Je me suis donc trompé ! Je laisse la peinture !…
Tu ne t’es pas trompé, non, fils de Raphaël,
Si l’artiste divin doit réfléchir le ciel,
Si l’art fut toujours saint, et si son bras sévère
A toujours de son temple écarté le vulgaire ;
Tu ne t’es pas trompé, car, dès les temps anciens,
La foule a ses plaisirs, et l’artiste les siens.


Tout ce qui dans ses flancs porte un cœur de poète,
Et qui reçut d’en haut la mission secrète,
Sur tes chefs-d’œuvre purs, inspirés par les cieux,
Attache avec respect et son âme et ses yeux ;
Et te nomme le maître à l’art franc et sincère,
Le peintre de Virgile et le peintre d’Homère.



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