Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 2.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
REVUE DES DEUX MONDES.


II.


À M. Alphonse Pépin.




Le jour des Moccoli, lorsque Rome la sainte
Laisse errer la folie en sa bruyante enceinte,
Ceux de Castel-Gandolphe et ceux de Tivoli,
Portant au pied la boucle en argent mal poli ;
Les filles de Nettune, au corset d’écarlate,
Ornant de médaillons leur sein où l’or éclate,
Et dans un réseau vert enfermant leurs cheveux ;
Et celles de Lorette, où l’on fait tant de vœux ;
Celles de Frascati, dont les beaux yeux, sans voile,
Brillent sous le Panno comme une double étoile ;
Hommes, femmes, enfans, s’avancent d’un pas lent
Vers la nocturne fête et le Corso brûlant.



Alors le ciel s’embrase, et la flamme agrandie
S’étend le long des toits comme un vaste incendie,
Et les Moccoletti courent de mains en mains,
Brillant et s’éteignant ; tel, au bord des chemins,
On voit le vert-luisant, dans la nuit qu’il éclaire.
Paraître ou se cacher au mois caniculaire.