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sini, estropient le plus souvent Mozart et Cimarosa au point d’en dénaturer le sens et l’intention. Espérons que le concert que M. Fétis nous promet pour mardi prochain, et où nous devons entendre Tamburini et Rubini réfutera une partie de ces craintes et de ces reproches.

M. Dinaux a fait jouer au théâtre Français un drame en cinq actes, Clarisse Harlowe, qui a échoué, comme on devait s’y attendre. Il faut qu’à l’avenir les dramatistes respectent l’œuvre des romanciers. Un récit et une action ne sont pas même chose. Si Shakespeare, au lieu de feuilleter Giraldi et Bandello, avait pu s’en prendre à Richardson, il n’aurait pas été Shakespeare. Avec une fonte pleine de scories, on peut espérer de couler une statue. Le feu purifie, et la pensée se fait jour. Quand le travail est complet, il n’y faut pas toucher, ou c’est un sacrilège, une folie.


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