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populaire, par la foi ? Dans cette exclusion générale des lignes horizontales et parallèles à la terre, dans le mouvement unanime et altier de toutes ces pierres vers le ciel, n’y a-t-il pas une sorte d’abdication de la servitude matérielle et un élancement de l’âme affranchie vers son créateur ? Enfin, la vieille église tout entière, qu’est-elle si ce n’est un lieu sacré par ce qu’il y a de plus pur et de plus profond dans le cœur de vingt générations, sacré par des émotions, des larmes, des prières sans nombre, toutes concentrées comme un parfum sous ses voûtes séculaires, toutes montant vers Dieu avec la colonne, toutes s’inclinant devant lui avec l’ogive, dans un commun amour et une commune espérance ?

Fils du vieux catholicisme, nous sommes là au milieu de nos titres de noblesse : en être amoureux et fiers, c’est notre droit ; les défendre à outrance, c’est notre devoir. Voilà pourquoi nous demandons à répéter, au nom du culte antique, comme vous au nom de l’art et de la patrie, ce cri d’indignation et de honte qu’arrachait aux papes des grands siècles la dévastation de l’Italie ; Expulsons les Barbares.


Ch. de Montalembert.