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ACADÉMIE DES SCIENCES.

par l’alcool, donnaient un précipité abondant, et dont la proportion était la même. La différence entre leur pouvoir de rotation était, comme on le voit, très petite, et tenait peut-être à des circonstances accidentelles.

La portion C, au contraire, qui, pour la couleur, aurait pu être confondue avec les deux autres, s’en distinguait par une diminution très marquée dans le pouvoir de rotation ; qui n’était plus que de 41°,389, et par la manière dont elle se conduisait avec l’alcool, qui n’y déterminait qu’un précipité à peine appréciable.

La portion D, enfin, qui avait été soutenue deux heures à l’état d’ébullition, se distinguait de toutes les autres par sa couleur d’un rouge foncé, et par un pouvoir de rotation encore moindre, l’angle n’étant plus de 25°,750.

D’autres expériences, faites avec les mêmes proportions d’acide et de fécule, confirmèrent ces résultats, et montrèrent qu’il existe, pour ces proportions, une limite de température comprise entre 90° et 96° où la force rotatoire est plus énergique qu’au-delà de ce terme ; entre 96° et 100°, cette force subit une réduction brusque très considérable ; enfin que l’ébullition, continuée pendant un certain temps, lui imprime une autre réduction qui l’affaiblit encore, après quoi, elle se soutient au même degré d’intensité, quel que soit le temps pendant lequel on entretient l’ébullition, pourvu qu’on remplace à mesure l’eau enlevée par l’évaporation, et que le liquide, à la fin de l’expérience, se trouve ramené à son volume primitif.

Des opérations semblables à celles que nous venons de décrire, mais dans lesquelles les proportions d’acide étaient différentes, ont conduit à ce résultat, que, pourvu qu’à volume égal la quantité d’amidon soit la même, si l’on arrête l’action de l’acide au moment où l’amidon devient liquide, on a une liqueur dont le pouvoir rotatoire est toujours le même, et que, si on la traite par l’alcool, elle donne un précipité dont la proportion à la masse totale est constante.

Il était intéressant de savoir si cette matière précipitée était un produit dû à une combinaison de l’acide sulfurique avec l’amidon, ou si ce n’était que la substance intérieure des globules, rendue libre par une rupture de leurs enveloppes due à l’action de l’acide. Les observations microscopiques et l’examen chimique ont confirmé cette dernière conjecture, et il a été reconnu que non-seulement l’acide sulfurique, mais encore l’acide nitrique, la potasse, l’eau bouillante, produisaient le même effet, de sorte qu’il devenait évident que leur action se réduisait à faire éclater les enveloppes et à mettre en liberté la matière intérieure qui est la seule qui se dissout. Quant aux enveloppes, elles restent sur le filtre où un peu de la matière soluble qui y adhère par sa viscosité les réunit en masse ; des lavages répétés débarrassent ces enveloppes du reste de la matière soluble, et une ébullition pro-