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ACADÉMIE DES SCIENCES.

autre a rapport à un procédé pour séparer, dans les résidus de platine, l’osmium de l’iridium.

M. Pelletan adresse une communication relative aux effets dynamiques d’un jet de vapeur, et aux moyens d’en faire une application simple et peu coûteuse aux arts industriels.

La force élastique de la vapeur, dit M. Pelletan, a été jusqu’ici employée en pression, et ce mode d’application d’une part exigeait des machines compliquées, nécessairement très dispendieuses, de l’autre entraînait une grande perte de puissance par suite des frottemens toujours très considérables dans de pareilles machines. La vapeur en mouvement, au contraire, produit tout son effet dans des machines si simples, que désormais on pourra faire fonctionner avec le feu du ménage une machine à vapeur de la force d’un homme. En détaillant ainsi la force de la vapeur, on la mettra à la portée des moyens pécuniaires de l’ouvrier, qui en tirera directement parti pour augmenter le produit utile de sa journée, tandis que dans les divers systèmes d’application qu’on en avait jusqu’à présent, elle ne servait qu’à augmenter les avantages des grands capitalistes.

L’auteur indique plusieurs applications de la vapeur, pour remplacer les fourneaux d’appel dans la conduite de la fumée, faire le vide dans les ateliers d’évaporation, remplacer les soufflets dans les forges, etc.

Ces propriétés du jet de vapeur, dit M. Pelletan, ont été découvertes et appliquées par moi dès 1829, et je les ai consignées dans une note adressée à l’Académie des sciences : ainsi les Anglais n’ont point droit à prétendre à la priorité, dans l’application qu’ils viennent de faire de ce moyen aux voitures à vapeur.

M. Pelletan se sert encore du jet de vapeur comme d’un moteur pour la navigation : un bâtiment sur lequel on fait à Cherbourg l’application de ce principe a déjà fait trois nœuds et demi avec une machine qui ne représente qu’un dixième de la machine d’un autre bateau à vapeur qui fait sept nœuds et demi. On augmentera la vitesse en augmentant la force de la machine ; on fait maintenant pour cela les préparatifs nécessaires. La machine est à réaction ; placée au-dessous de la flottaison et à l’abri du boulet, elle dispense des roues à aubes et de toute pièce extérieure ; elle occupe très peu de place, et l’on calcule que son poids ne sera pas au-dessus du dixième du poids du chargement total que peut recevoir le bâtiment.

M. Leuret annonce qu’il a rédigé un mémoire contenant l’exposé de ses découvertes sur la structure du cerveau ; il demande à être admis à le lire le plus promptement possible.

Le nombre des personnes inscrites pour lecture de mémoires ne permettait pas d’accorder de long-temps la parole à M. Leuret, il sera invité à déposer son mémoire qu’on renverra à l’examen d’une commission.