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ROME ET NAPLES.

et étrusque est surtout cultivée dans les provinces : les recherches sur l’antiquaire, de M. Vermiglioli, et ses mémoires sur les écrivains de Pérouse, lui ont assuré un rang distingué parmi les savans. Orioli, professeur de physique à Bologne, s’est créé une grande réputation par ses travaux sur la langue étrusque et sur l’histoire des anciens peuples de l’Italie ; il s’est attaché spécialement à restituer l’histoire primitive de Rome, d’après les traditions étrusques, en la purgeant des fables de Fabius Pictor et de ses imitateurs. La publication de ses recherches, qui paraissent devoir modifier beaucoup le système de Niebuhr, se fait vivement désirer.

M. Manzi a fait connaître plusieurs manuscrits intéressans qui se trouvaient dans la bibliothèque Barberine : on doit citer spécialement le Traité de la Peinture, par Léonard de Vinci, ouvrage dont les anciennes éditions ne contenaient qu’une petite partie. Il y a peu de temps qu’on a publié à Bologne, dans la grande collection des Auteurs sur le mouvement des eaux, un Traité inédit de ce grand peintre sur l’hydraulique, dans lequel on voit jusqu’à quel point Léonard avait perfectionné une science si difficile.

Venturoli, de Bologne, qu’on a appelé à Rome pour diriger l’école des ponts-et-chaussées, est l’un des géomètres les plus distingués de l’Italie : ses recherches ont contribué puissamment aux progrès de l’hydraulique moderne. On a aussi beaucoup parlé de M. Morichini, à l’occasion du pouvoir magnétique qu’il avait cru découvrir dans les rayons violets du spectre solaire ; mais ce fait, qui a excité de vives controverses parmi les physiciens, ne paraît pas confirmé par les expériences plus récentes. L’observation qu’on doit à cet habile médecin, de l’existence de l’acide fluorique dans les substances animales, quoique combattue par Fourcroy et Vauquelin, a été mise hors de doute par M. Berzelius. Ces recherches, avec celles de M. Barlocci sur l’électro-magnétisme, la Monographie des serpens romains, par Metaxa, et la Flore romaine, par Mauri, sont à peu près tout ce qu’on peut citer en fait de sciences physiques de la capitale du monde chrétien. Mais le centre scientifique des états du pape a été jusqu’à ce jour Bologne, qui naguère pouvait compter encore un grand nombre de savans distingués. Après la dispersion des académiciens del Cimento, l’école bolonaise soutint presque seule, pendant cin-