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ESQUISSES DU CŒUR.

IV.

LES BOUQUETS.

I.

Le second acte de Robert le Diable venait de finir à l’Opéra.

De l’un des balcons où j’étais assis, mes mauvais yeux se promenaient au hasard et vaguement autour de moi, n’apercevant rien distinctement, entrevoyant seulement au milieu de l’éblouissante clarté que jetaient le lustre et les girandoles de gaz, comme des guirlandes de toques, d’écharpes et de femmes blanches et roses, suspendues et attachées les unes au-dessus des autres aux colonnes dorées de la salle.

Tout à coup le cœur me battit fortement. — À la dernière des premières loges au-dessus de la galerie et au coin de l’amphithéâtre, la douce et gracieuse figure de madame de Nanteuil venait soudain de m’apparaître. C’étaient bien ses cheveux blonds