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satisfaits cette justification, M. Tardif offre des preuves irrécusables et positives. Comme Jésus-Christ disait à Thomas, M. Tardif dit aux incrédules : Approchez, je me montre. Venez voir ma tape sur la tête et mes vingt-quatre blessures sur la poitrine.


§. II. — BULLETIN LITTÉRAIRE.

I. Le livre des Cent et un : 9e vol.
II. Le Salmigondis, Contes de toutes les couleurs : 2, 3 et 4e vol.
III. Le livre des Conteurs : 1 vol.[1]

IV. Contes vrais, par madame Jenny Bastide : 1 vol.[2]


Ce ne sera pas seulement de son propre Salmigondis que M. Ladvocat devra rendre compte devant les hommes et devant Dieu, mais bien aussi de tous les Salmigondis et de tous les Livres de Conteurs que le Livre des Cent et un a déjà fait et doit inévitablement faire surgir encore.

C’est que tels sont, pour la plupart, messieurs nos éditeurs à la mode, qu’ils n’ont même pas assez d’originalité pour inventer eux-mêmes de mauvaises publications. Mais aussi qu’un confrère ingénieux donne l’exemple et leur ouvre la voie, vous allez voir comme ils vont tous en foule et à l’envi s’y précipiter. Ainsi, je ne sais plus quel infernal libraire nous ayant un beau matin décoché 4 volumes in 8o de mémoires historiques, fabriqués par des commis et des brocheurs, cela mit toutes les boutiques littéraires en verve de mémoires, et nous eûmes, pendant plus d’un an, des mémoires par ballots et par charretées. Aujourd’hui, grâce au Livre des Cent et un, ce sont les livres aux mille et un auteurs qui abondent. Ce sont les Salmigondis qui pleuvent. Ce sont les contes qui foisonnent. Ce sont les conteurs qui fourmillent. Contes ou mémoires, au surplus, les uns valent les autres assurément. Résignons-nous donc, et dussions-nous en dormir assis et même debout, lisons les contes et les livres des Cent et un comme nous avons lu les mémoires.

M. Ladvocat, qui a voulu mettre de tout dans son livre, y a glissé tout récemment un poète au milieu du personnel des prosateurs de son neuvième volume. Ce poète, ce n’est rien moins que M. le comte Jules de Rességuier.

  1. Chez Allardin, place Saint-André-des-Arts.
  2. Chez Vimont.