Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 1.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
194
REVUE DES DEUX MONDES.

ou moins imposant de la loi. L’influence des lois dépend encore du caractère et de la nature de l’autorité qui les rend ; elles dépendent aussi de l’époque où elles sont rendues. Enfin lorsqu’elles sont mauvaises, elles ne sauraient exercer une grande action, et l’auteur conclut hardiment qu’elles ne sont pas bonnes. L’influence des lois est naturellement conforme à leur nature, l’action des bonnes lois est une action bonne en morale et en politique, l’action des mauvaises lois est aussi funeste en politique qu’en morale. Les bonnes lois sont les meilleures gardiennes des bonnes mœurs. Il ne faut pas trop les multiplier, pour qu’elles soient efficaces, il faut les appuyer sur les bonnes mœurs ; enfin, nouvelle conclusion originale, l’influence des bonnes mœurs et des bonnes lois les unes sur les autres est toujours heureuse, féconde en glorieux résultats pour les législateurs, pour les peuples et pour l’humanité. Mais rien n’est plus funeste que l’influence des mauvaises lois sur les mœurs. Pour comprendre toute l’étendue du mal produit par les mauvaises lois, il faut voir pourquoi elles sont mauvaises : elles sont mauvaises quand elles sont contraires à la nature de l’homme, quand elles sont contraires à la morale publique, quand elles sont trop sévères ; enfin elles sont mauvaises quand elles favorisent des passions mauvaises ; elles sont encore mauvaises quand elles sont entièrement contraires au génie du peuple qu’elles doivent gouverner. L’auteur consacre une dernière partie à donner des conseils au législateur : il lui recommande de s’attacher au sentiment, à l’idée et à la tendance qui domine chez la nation qu’il veut gouverner. Il lui signale l’éducation morale et politique des peuples comme un excellent moyen d’amélioration. Enfin l’éducation de la jeunesse lui paraît devoir être l’objet des méditations du législateur. Elle est grande la mission du législateur chargé de l’éducation de la jeunesse, de l’éducation des peuples, de l’interprétation de leurs mœurs, de leurs lois, de leur génie et de leur tendance. Enfin, conclusion littérale et dernière de l’auteur, toujours s’épurent les mœurs et le perfectionnement des lois, s’appuyant toujours davantage les unes sur les autres ; se prêtant réciproquement un éclat plus pur et une puissance plus active, elles nous conduiront toujours plus près du terme de gloire et de prospérité auquel elles sont chargées par la Providence de nous conduire.