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Divine Juliette au cercueil étendue,
Toi qui n’es qu’endormie et que l’on croit perdue.
Italie, ô beauté ! si malgré ta pâleur,
Tes membres ont encor gardé de la chaleur ;
Si du sang généreux coule encor dans ta veine ;
Si le monstre qui semble avoir bu ton haleine,
La mort, planant sur toi comme un heureux amant,
Pour toujours ne t’a pas clouée au monument ;
Si tu n’es pas enfin son entière conquête,
Alors, quelque beau jour, tu lèveras la tête ;
Et privés bien long-temps du soleil, tes grands yeux
S’ouvriront pour revoir le pur éclat des cieux,
Et ton corps ranimé par la chaude lumière,
Se dressera tout droit sur la funèbre pierre.