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DOMINIQUIN.

Noble fille des cieux, divine solitude !
Bel ange inspirateur de tout génie humain,
Toi, qui vis saintement, et le front dans la main,
Loin des pas du vulgaire et de la multitude !

Ô nourrice de l’art ! ô mère de l’étude !
Tu reçus dans tes bras le grand Dominiquin,
Et, sur ce noble cœur rongé d’inquiétude,
Tu versas à longs flots, ton calme souverain.

Hélas ! pour lui, le ciel fut long-temps sans lumière ;
Bœuf sublime, à pas lourds il creusa son ornière
Aux cris des envieux hurlant à son côté.

Mais à son lit de mort, comme au vieux saint Jérôme,
La gloire ouvrit pour lui le céleste royaume,
Et lui donna le pain de l’immortalité.