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noix de galle, propriété dont ne jouit point la morphine parfaitement pure ; les dissolutions de fer, au maximum, ne lui font point prendre comme à la morphine une teinte bleue ; en un mot ce sont deux bases tout-à-fait distinctes.

M. Robiquet pense que jusqu’à présent les chimistes n’ont point connu le véritable acide de l’opium. Il a découvert deux acides qui ont entre eux les mêmes rapports que les acides tartrique et paratartrique de Berzelius ; c’est pour rappeler cette analogie qu’il les désigne sous les noms de méconique et para-méconique. Ces deux acides, soumis à une distillation sèche, fournissent l’un et l’autre un acide sublimé qui est le seul que les chimistes connaissaient jusqu’ici, et qu’ils nommaient acide méconique.

Séance du 24 décembre. — M. Babinet adresse un travail manuscrit, ayant pour titre : Mesure de l’intensité du magnétisme terrestre. MM. Biot et Savart en feront l’objet d’un rapport à l’Académie.

M. Scipion Pinel présente un mémoire intitulé : Analyse des facultés intellectuelles, au moyen de leur dérangement et de leurs maladies. MM. Duméril et Flourens sont chargés d’en rendre compte.

M. de Paravey annonce qu’il a découvert dans le tableau qu’a donné M. Rémusat des objets d’histoire naturelle dont parlent les auteurs chinois et japonais, une foule d’erreurs dont il s’engage à fournir la preuve à une commission nommée pour cela par l’Académie des sciences.

MM. Geoffroy et Duméril sont chargés de recevoir les communications.

M. Damoiseau dépose un grand travail qu’il vient d’achever, les Tables des satellites de Jupiter.

M. Pelletier annonce qu’il vient de découvrir dans l’opium une nouvelle substance cristalline isomère de la morphine, et que, pour cette raison, il nomme para-morphine. Cette substance, dit-il, diffère de la morphine par beaucoup de propriétés, quoique sa composition élémentaire paraisse être la même ; elle est également distincte de la codéine, principe découvert récemment dans l’opium par M. Pelletier. Sa saveur est celle de la pyrètre. Son action sur l’économie animale est très prononcée ; à petite dose elle pro-