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SCÈNES HISTORIQUES.

vague et abstraction politique. Ces momens de transition, qui arrivaient à la suite des grandes crises physiques, étaient toujours accompagnés d’une faiblesse d’esprit et d’un abandon de volonté qui faisait que le vieux monarque cédait à toutes les demandes, dussent-elles avoir un résultat tout-à-fait contraire à son intérêt personnel, ou à celui du royaume : dans ces heures de convalescence, il éprouvait donc, avant tout, un besoin de repos et de sentimens doux, dont la continuation seule pouvait rendre à cette machine usée par les querelles intestines, la guerre étrangère, les émeutes civiles, ces jours de calme dont avait si grand besoin sa vieillesse prématurée. Certes, s’il eût simplement été un brave bourgeois de sa bonne ville, si d’autres circonstances l’eussent conduit à l’état où il était, une famille aimante et aimée, la tranquillité de l’ame, les soins du corps, eussent pu, pendant longues années encore, prolonger cette existence débile ; mais il était roi ! Les partis rugissaient au pied de son trône comme les lions autour de Daniel ; de ses trois fils aînés, triple espoir du royaume, il en avait vu mourir deux avant l’âge, et il n’avait point osé rechercher les causes de leur mort ; un seul restait près de lui, à la tête jeune et blonde ; celui-là passait souvent dans ses accès de délire, au milieu des démons de ses rêves, comme un ange d’amour et

    de donner un équivalent quelconque en tel endroit de son royaume qu’il le jugera convenable.

    Cet article ne plaît pas au roi.

    6o Comme il y a encore en Normandie diverses forteresses que le roi d’Angleterre n’a point encore conquises, et qui cependant doivent lui être cédées, il se désistera en cette considération de toutes les autres conquêtes qu’il a faites ailleurs ; chacun rentrera dans la jouissance de ses biens, en quelques lieux qu’ils soient situés ; de plus il se fera une alliance entre les deux rois.

    Le roi approuve, à la condition que les Écossais et les rebelles ne seront pas compris dans cette alliance.

    7o Le roi d’Angleterre rendra les 600,000 écus donnés au roi Richard pour la dot de madame Isabelle, et 400,000 écus pour les joyaux de cette princesse, retenus en Angleterre.

    Le roi compensera cet article avec ce qui reste dû de la rançon du roi Jean, et il fait remarquer cependant que les joyaux de madame Isabelle ne valent pas le quart de ce qu’on demande.