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REVUE SCIENTIFIQUE.

M. Geoffroy dépose sur le bureau un nouveau mémoire sur les organes du kangourou thétis. J’avais, dit l’honorable académicien, retardé jusqu’à présent la publication de ce travail, espérant le rendre plus complet par la dissection d’autres marsupiaux. Tant que M. Cuvier a vécu, il a mis à ma disposition, avec la plus grande libéralité, tout ce qui pouvait m’être nécessaire pour la continuation des études que j’avais commencées. Maintenant la direction des travaux anatomiques est passée dans d’autres mains, et quoique la mort récente d’un phalanger m’eût fait concevoir l’espoir de pouvoir bientôt confirmer mes premières vues ou au moins les modifier, je me suis vu frustré dans mon attente, et c’est avec un vif sentiment de regret que je présente aujourd’hui un travail que j’aurais voulu, et que j’aurais dû pouvoir rendre plus complet.

M. Thénard annonce qu’il a reçu de M. Vicat une réclamation relative au rapport qu’il avait fait dans une des précédentes séances, sur la propriété qu’ont les alcalis de préserver le fer de la rouille, propriété découverte par M. Payen. L’auteur de la lettre réclame la priorité d’invention, en montrant que dans les Annales des ponts-et-chaussées, janvier et février 1831, il a parlé de l’action qu’exerçait la chaux sur le fer, en s’opposant à son oxidation. Ce que M. Vicat avait remarqué pour une seule substance, dit l’honorable académicien, M. Payen l’a constaté pour toute une classe de corps : ainsi quand même il aurait eu, ce qui n’est nullement prouvé, connaissance du fait consigné dans les Annales des ponts-et-chaussées, il n’en aurait pas moins le mérite d’avoir fait une découverte plus générale, et d’avoir indiqué des applications qui peuvent être fort utiles.

M. Duméril fait un rapport très-favorable sur la monographie du genre colombelle, de M. Duclos ; il donne des éloges à l’esprit qui a présidé à ce travail et à la sagacité dont l’auteur a donné de nombreuses preuves, tant dans cette monographie que dans d’autres ouvrages de même genre, déjà honorés de l’approbation de l’Institut. Les figures jointes au texte sont de la plus belle exécution, et elles offrent ceci de tout-à-fait neuf et d’intéressant pour le naturaliste, que beaucoup des coquilles sont représentées avec leur drap marin, partie qui manque le plus souvent même dans les collections les plus judicieusement formées, et qui cependant peut fournir de très-bons caractères de distribution. Chaque espèce, en effet, a, pour ainsi dire, dans cette partie, une texture qui lui est propre, les filamens sont tantôt longs, tantôt courts ; l’étoffe est quelquefois très-velue, d’autres fois avec l’aspect du velours, ou légèrement tomenteuse ou enfin entièrement lisse. Les fibres offrent dans certains cas des lamelles égales entre elles, tantôt garnies d’aspérités régulièrement placées, et