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REVUE DES DEUX MONDES.

De ces deux derniers, je ne citerai que celui intitulé Gérard de Vienne. Son auteur connaissait très-probablement le Gérard de Roussillon provençal, dont il n’est au fond et en substance qu’une sorte de parodie assez plate. Un rapprochement scrupuleux de ces deux compositions pourrait être assez curieux, en faisant voir comment les romans carlovingiens les plus divers dans leurs développemens peuvent néanmoins n’être que des variantes d’une seule et même donnée première. Mais l’espace me manque pour un rapprochement qui en exigerait beaucoup. Je ne puis que répéter que des trois romans épiques aujourd’hui subsistans sur Gérard de Roussillon, le provençal est, sans comparaison, le plus intéressant, comme le plus ancien.

Je ne suppose point toutefois qu’il soit le premier composé sur ce sujet : je suis au contraire persuadé qu’il a été précédé de plusieurs autres, auxquels appartinrent, selon toute apparence, les passages ou couplets doubles qui sont en grand nombre dans ce roman.


Fauriel.