Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 8.djvu/266

Cette page a été validée par deux contributeurs.
260
REVUE DES DEUX MONDES.

autres dont chacune coule dans une direction opposée, et parle du cours paisible de fleuves qui ont sept toises de pente par lieue, etc.

Mais c’est certainement en chimie que M. Douville peut se flatter d’avoir fait une découverte qui surpasse toutes les autres ; écoutons-le parler lui-même :

« Mes observations m’ont fait connaître que l’air atmosphérique, près de Loanda, consiste en quatre cinquièmes d’azote et un cinquième d’oxigène. Au contraire, dans la campagne éloignée de cette ville, où les arbres très-hauts sont nombreux, l’air atmosphérique se compose de trois cinquièmes huit douzièmes d’azote, et d’un cinquième quatre douzièmes d’oxigène ; ce qui confirme la remarque que les arbres sont nécessaires à la formation du gaz oxigène, et que les terrains où ils manquent sont plus propres à la formation de l’azote.

« Dans les forêts épaisses que j’ai traversées, où, sous les grands arbres, les terres sont partout couvertes de broussailles, où les feuilles tombent et pourrissent, où le feuillage touffu des grands végétaux empêche le renouvellement continuel de l’air, et où vivent une infinité d’insectes, de reptiles et d’animaux divers, j’ai trouvé l’air atmosphérique composé d’un cinquième sept douzièmes d’oxigène, et de trois cinquièmes cinq douzièmes d’azote. Ces animaux me parurent consommer, pour leur existence, une plus grande portion d’azote, d’où il résultait que l’oxigène était en quantité plus considérable. Un nuage de vapeurs plane continuellement au-dessus de ces forêts : il doit être occasionné par la putréfaction des feuilles tombées, et des reptiles morts. » Vol. I, page 50.

On conviendra que Vauquelin ou Davy n’auraient jamais trouvé celle-là. L’honneur tout entier en appartient à M. Douville.

Si nous passons ensuite à la zoologie, nous verrons que M. Douville dissèque des animaux et les étudie avec toute l’attention dont il est capable : mais les descriptions qu’il en donne de temps en temps sont d’une nature telle que celles des anciens voyageurs peuvent passer pour des chefs-d’œuvre auprès des siennes. Dans ces occasions, les termes scientifiques l’abandonnent complètement, et il laisse son lecteur dans une obscurité désespérante sur le genre, la famille ou la tribu à laquelle appartient l’animal dont